mardi 17 avril 2012

Chronique : Aucune chance, c’est raté !


Acculé ? Agonisant ? Paniqué ? Autant de questions qui interpellent les esprits sur l’attitude de Sarkozy au cours de sa campagne présidentielle. Si l’on se rappelle bien, au cours de sa campagne 2007, il avait fait une promesse aux harkis :  « Si je suis élu Président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des Harkis et d'autres milliers de « musulmans français ». Mais voilà, l’amnésie faisant son effet, à l’instar d’une fontaine de jouvence, Sarkozy reprend la même rhétorique, presque les même propos en reconnaissant officiellement, lors d’un meeting à Perpignan, la «responsabilité historique» de la France dans «l'abandon des harkis, combattants musulmans au service de la France». Depuis le temps où il avait promis de « reconnaître cette responsabilité » cinq longues années se sont écoulées. Cela ne lui avait-il pas suffi pour reconnaître cette responsabilité ? Il a fallu que la campagne 2012, s’annonce mal pour lui, et ce, après moult subterfuges- faux débats qu’il a voulu instrumentalisés pour appâter l’opinion, en vain- pour qu’il se souvienne de cette fameuse promesse à l’image d’une farce qu’on veut refaire  et dont les dindons seraient ces harkis et ces pieds noirs. Du coup, le candidat sortant s’en fiche éperdument  d’empiéter le terrain de chasse du FN ;  pas besoin donc de scrupule pour décrocher le jackpot !
Mais voilà, encore une fois, le violon d’Ingres historique  semble désaccordé. Car, en jouant cette carte, il a notamment subi l’effet boomerang. D’une part, en omettant intentionnellement de « rayer » la commémoration des Accords d’Evian, il s’est fort distingué par une position révisionniste, lui soucieux des valeurs républicaines comme l’attestent ses récents propos (parlant de Raymond Aubrac, le grand résistant français) publiés dans le Figaro : « Nous avons le devoir d’en  maintenir le souvenir vivant au cœur de notre mémoire collective». A cette importance accordée à la « mémoire collective », certains journalistes de Rue 89 lui ont rétorqué: « Depuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l’État s’acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les gens du voyage, les Français d’origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d’“assistés”… Elles ont ressorti le vieux mensonge d’une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation ».  
D’autre part, en s’illustrant par son absence aux obsèques du président Ahmed Ben Bella, en voulant séduire son électorat par ses poussées xénophobes, Sarkozy semble glisser dans un sarcophage politique.
Son bilan de campagne ? « La plus nulle de toutes les campagnes présidentielles prend fin et se résume à cette question : virer Sarko ou non ? » s’interroge Me Gilles Devers. Aucune  chance, c’est raté !
Chérif Abdedaïm


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