Confessions.
Une autobiographie dans laquelle Jean
Jacques Rousseau reprend cinquante-trois ans de sa vie. Des révélations dont
l’auteur n’aura pas à rougir aux yeux de l’histoire. Racontant à la fois ses
réussites et ses déboires avec sincérité
et humilité. Bref, des confessions à connotation symbolique et non religieuses.
En promenant donc un regard nonchalant sur
quelques passages de ces « Confessions », je me suis demandé si un
jour Sarkozy aurait le courage d’écrire une autobiographie à l’image d’autres
présidents.
Et
zut ! Que dis-je là ? D’abord, est-ce que l’idée à effleuré
le bonhomme ? Et puis, si cela faisait partie de ses projets futurs,
serait-il capable de dire toute la vérité, rien que la vérité en concluant
par : « je le jure ! » ?
Et
puis, je commence à rêvasser comme si je lisais cette autobiographie à l’instar
d’un enfant subjugué par un conte de
fée. Mais voilà, dans les contes de fées, le merveilleux l’emporte toujours sur
le tragique. Tout est bien qui finit bien, dit-on.
Dans
l’autobiographie Sarkozy, j’ai bien peur d’être déçu. Le romanesque risque de
l’emporter sur le réel. Difficile d’estampiller
son mea culpa sur les tablettes de l’histoire. Rousseau, dans ses « confessions » ne paraissait
nullement embarrassé par ses péchés. En serait-il de même pour Sarkozy ?
Voyons
un peu ce qui pourrait être volontairement censuré de cette autobiographie
rocambolesque. La période où il détenait le porte feuille de ministre de
l’intérieur pourrait y figurer avec
comme mention, exécutant.
Puis
viendra la période de sa mandature présidentielle. Et là, je vois le bonhomme
transpirer pour rechercher ses mots, « euphémiser » son style, et
toute l’angoisse de la page blanche. Oui, lorsqu’on orchestre une campagne
déstabilisatrice d’un pays, lorsqu’on à les mains souillées de sang innocent, pas
facile d’avouer ses crimes, sa trahison de ceux à qui il a donné le
« baiser de la mort ». Je vois encore cette accolade faite par
Sarkozy à Kadhafi, et je me demande si Sarkozy pourrait bien confesser ce
moment d’émotion sur une feuille blanche. « Je savais que j’allais
le trahir », écrirait-il. Et puis, il revoit cette apparition de Kadhafi
qui deviendrait son cauchemar nocturne. C’est le blocage, ça tourne à la
névrose obsessionnelle. Il sursaute, effrayé, il va déchirer la feuille,
peut-être que cela l’aiderait à conjurer le sort et mettrait fin à cette
torture onirique. Rien ne fait, les nuits se succèdent. Parfois, ce seraient
les 63 migrants, victimes d’un naufrage au large de la Libye et que l’armée
française n’avait pas assistés ou ces noirs exécutés au nom d’un nettoyage
ethnique en Libye, qui viendraient
accentuer son calvaire.
Ensuite,
ce seraient au tour de ces réfugiés par milliers qui fuient le chaos
libyen ; et c’est le déferlement des
images affreuses qui hantent ses
nuits. « Maudite autobiographie, tu ne m’auras pas »,
diraient-il. Va-t-il jusqu’à y renoncer ? Va –t-il avoir la trempe des
grands hommes, reconnaissant leurs tort, ou balayer toutes critiques dans son
épilogue en soulignant qu’ « on regrette toujours quand on n'a pas été
suffisamment compris » ?
En tout cas, si cette autobiographie devait voir le
jour, Rousseau se remuerait dans sa tombe.
Chérif
Abdedaïm
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