dimanche 8 avril 2012

Chronique : Les bouffons de l’empire



Le premier ministre palestinien Salam Fayyad a lancé récemment un appel aux pays arabes afin d’apporter une aide financière aux Palestiniens. Ces derniers font face à un déficit qui, selon l’agence de presse Wafa, pourrait atteindre les 800 millions de dollars en 2012.
Face à cette crise, et comble de l’ironie, le ministre des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal, lors d'une réunion  tenue récemment avec Hillary Clinton à Riyad, a annoncé que l'équipement de l'opposition syrienne est un «devoir», car elle ne peut pas se défendre.
Dans ce contexte, le roi saoudien Abdullah Bin Abdul Aziz Al-Saoud  a adressé une demande, début mars, au roi de Jordanie Abdallah II, afin d’obtenir son accord sur la livraison des armements à l'opposition syrienne à travers son territoire en échange d'une aide économique.
Une position explicitement belliqueuse faisant fi des résolutions onusiennes soutenant  la mission de Kofi Annan, dont le but est de trouver un compromis entre les deux parties en conflit.
Que déduire de cette tragicomédie ? D’une part, un peuple spolié et humilié depuis une soixantaine d’années réduit à la « mendicité » et d’autres part, de riches monarques qui  sont prêts à dépenser des fortunes pour attiser davantage une guerre civiles et renflouer les tombes par de nouveaux cadavres d’innocents.
Les syriens n’ont-ils déjà pas payé un lourd tribut d’une année de guerre civile pour qu’un monarque se complaise à souscrire  aux thèses de l’empire pour la réalisation d’un « chaos constructeurs » ?
Et pourtant, ce soutien aurait été mieux placé s’il était en faveur des Palestiniens dont la souffrance semble s’éterniser, et ce, face à un régime défiant la « communauté » internationale,  au même tire que ses instances officielles dont la complicité n’est plus à prouver.
Récemment, le procureur  a tenté  « d'interdire aux victimes palestiniennes l’accès à la Cour Pénale Internationale (CPI), la seule juridiction capable de se saisir de la situation en Palestine. Or, il existe un grand principe, qui est celui de l’accès au juge. Le procureur près la CPI est une autorité de poursuite, et pas un juge, et sa manœuvre est vouée à l'échec » précise Me Gilles Devers. Pourquoi, donc, ces bouffons de l’empire, hier, complice des assassins de Kadhafi, aujourd’hui, comploteurs contre Assad, n’œuvrent-ils pas, pour une fois,  en faveur d’une juste cause? Aider les Palestiniens, déjà reconnus par 130 Etats dans le monde,  à arracher leur admission à l’ONU ? Question utopique mais qui tarauderait les esprits.
Cela dit, les vassaux de Washington n’oseraient jamais contredire leur maître. D’ailleurs, l’empire qui, face à ses nouvelles restrictions budgétaires, ne semble plus en mesure d’intervenir directement, vu le coût des opérations, préfère plutôt confier à ses vassaux les sales missions de nettoyage du terrain, en leur promettant le statut de leaderships régionaux.
Chérif Abbdedaïm, La Nouvelle République du 8 avril 2012
cherif.dailybarid.com
abdedaim.wordpress.com



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