Une Europe, secouée par une crise économique. Une Europe au bout du
déclin. Des Occidentaux et leurs alliés sionistes cherchant à étendre leurs
ailes d’influence en Afrique. Face ces prédateurs, la Chine, pays émergeant. Un
bras de fer sur un continent riche dont les populations sont confrontées à la
pauvreté et qui tarde à prendre en main sa destinée. Problématique à plusieurs
variables que nous avons tenté d’étayer avec Yves
Fernand Nkodia écrivain, poète et critique littéraire
Congolais, docteur en Droit et financement de développement et économiste et vient de publier son premier recueil de poème « Tendre
Nostalgie ».
LA NR/ Après le récent putsch qui vient
d’avoir lieu au Mali, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre sur la
stabilité des pays du Sahel ?
Le récent putsch qui vient d’avoir lieu au Mali
témoigne, à fortiori, le climat d’instabilité politique qui règne dans le
continent, malgré quelques zones constatées de paix considérable. Dans ce
tohu-bohu, la démocratie est loin d’être sur une assise solide. Sa fragilité
est dominante. La vitrine démocratie longtemps affichée par le Mali est
éclaboussée par ce coup d’arrêt assené par la junte militaire qui s’est emparé
du pouvoir. Oui, la stabilité des pays du Sahel est mise en branle dans cet
affrontement entre d’un côté les Touareg et de l’autre la junte malienne. Les
conséquences sont, à mon avis, duales: soit l’avenir se dessine dans la
solution apaisée de cette région avec l’arrivée prochaine du nouveau
gouvernement qui prônera de nouvelles mesures; soit le statu quo demeura. Et en
perspective l’éventuel scénario catastrophe dans l’avancée irrésistible de
MNLA, ce groupe de rebelles Touareg dans le contrôle des villes stratégiques.
Et par conséquent la coupure du pays en deux, la perte d’unité nationale. Mais,
dans tous les cas, je souhaite rapidement que cette partie de l’Afrique, si riche
et capitale, trouve un cessez-le-feu et une paix profonde qu’elle mérite.
LA NR/ L’occident défend une vieille idée de
l’Afrique dans laquelle il contrôle tout à travers ses hommes de mains et
s’accommodent volontiers d’une misère de masse. Ne pensez-vous qu’il est temps
pour que cela change ?
Indubitablement, il est temps que cela change. Si le
changement est…il viendra à coup sûr de l’Afrique elle-même. En faisant fi de
cette idée surannée qui entérine et perpétue la misère effroyable. L’heure a déjà
sonné pour le changement du continent africain. Mais tout cela reste en état
embryonnaire pour une éclosion réelle et visible. Dans le passé, l’Afrique
était ankylosée et incapable de réagir face aux éléments coercitifs extérieurs.
Aujourd’hui, un autre vent assiège l’antre dominé africain. Du nouveau germe
dans la pensée libre du peuple et dans sa vision de forger un autre avenir. Des
cris retentissent et des soulèvements gagnent, ici ou là à l’intérieur des
états. Ce sont des preuves indéniables de ce temps de changement en
marche. Cela étant, il faut des moments d’attente et de maturation aussi.
L’Horizon s’éclaircit et demain se profile radieux. J’en suis persuadé!
LA NR/ Le 17 décembre 2010, jour précis où l’Union
Européenne annonçait d’avoir à l’unanimité choisi le camp de Ouattara dans la
crise Ivoirienne, contre Laurent Gbagbo, la Chine nous annonçait d’être devenue
la première partenaire commerciale du continent africain en publiant les
chiffres de 10 mois d’échanges avec les pays Africains. Quelle interprétation
pourrait-on faire de ce message ?
Dans la crise Ivoirienne l’Union Européenne
avait choisi son camp. Une stratégie favorable pour la défense de leur acquis
et intérêt en jeu. La Chine, hier encore, inopérante est devenue en laps de
temps un partenaire commercial de premier plan en Afrique. Une grande première.
En supplantant les autres concurrents et privilégiés séculaires. Par ce fait,
la Chine a réussi un coup de maître en renversant le rapport de force. Le
message est éloquent et en dit long dans la stratégie qui se trame dans les
cerveaux des leaders de l’empire rouge. Celle de la conquête du monde. Une
démonstration éclairante dans le terrain d’échange et commercial assiégé,
dominé par la Chine et une perte de champ de prédilection pour les autres.
C’est un avantage pour l’Afrique en quête de sortie de crise et une nouvelle
opportunité de partenariat propice au regard de l’échec considérable avec les
autres. Mais tout reste à voir dans le long terme et à juger dans les résultats
récoltés postérieurement dans la concrétisation des projets de croissance et de
développement tant attendu.
LA NR/ Au-delà des choix partisans pour l’un ou
l’autre président élu ou réélu, certains analystes pensent qu’il y a une autre
bataille, celle là, à distance qui est en train de se jouer entre la Chine et
l’occident en Côte d’Ivoire. D’après-vous quels sont les enjeux de ce bras de
fer opposant l’Occident (Europe/USA) et la Chine sur le sol africain ?
S’agissant du bras de fer qui oppose l’Europe, les USA
et la Chine sur le sol africain, c’est avant tout comme je l’ai souligné plus
haut un enjeu stratégique et de conquête de leadership mondial. Chacun cherche
à devenir l’interlocuteur incontournable et privilégié. En demeurant l’élément
moteur dans le rôle prépondérant à jouer sur l’échiquier du marché
international. L’Afrique a toujours été le foyer de multiples conflits ou
d’affrontement permanent entre les états possédants dans la quête du profit et
d’enrichissement hors de leurs frontières nationales. Cette bataille en est
une. Une illustration frappante de l’assujettissement et de la domination
perpétrés par ces différents camps. Avec une idée obscène le recul de l’Afrique
et la non émancipation voire la liberté affirmée. A l’inverse d’une ambition de
progression qui anime le peuple africain dans son entièreté.
LA NR/ Dans ce bras de fer, les Occidentaux ont-ils
encore la force et l’audace pour résister longtemps au rouleau compresseur
chinois ?
L’occident uni reste une force de frappe puissante.
Mais la Chine seule est capable d’engloutir cette force et entamer l’audace.
Avec son taux de croissance annuelle record qui fait d’elle le géant ou la
grande créditrice mondiale. La Chine reste actuellement le champion du monde en
matière d’investissement et d’exportation. On ne peut faire face à une économie
forte sur laquelle vous vous reposez. C’est le cas aujourd’hui des occidentaux,
à moitié tributaires des fonds chinois et courbant l’échine devant cette
nation souvent décriée par sa politique de piétinement des droit de l’homme, et
celle de sa vision de communisme rampant voilé par un semblant de libéralisme
affiché. Oui le rouleau compresseur Chinois continuera de marcher sur
l’occident en perte de vitesse et en proie à des crises multiformes. Mais
l’avenir étant dans les genoux des dieux, tout peut changer d’ici là. Car
aucune nation au monde n’est détentrice infinie d’une bonne santé économique
voire politique. (-Les quelques frémissements ou ralentissements de la
croissance de la Chine observés ces jours-ci peuvent jeter le trouble dans
l’avenir. D’où la probable réinvention du modèle dit hyper croissance
se profile en filigrane). Tout arrive, hélas, au gré des impondérables et
des soubresauts d’une conjoncture internationale, sans cesse mouvante et
versatile, difficilement contrôlable par les politiques, les Etats, les agences
de notation et les marchés financiers.
LA NR/ « Aujourd'hui, le développement de
l'Afrique est une question de choix décisif dans le positionnement géostratégique
de chaque pays. L'alliance avec l'Occident sur le point de déposer le bilan, me
semble un choix suicidaire, parce que le résultat est connu d'avance : misère
garantie comme plat de résistance et dettes pour dessert », disait un
analyste. D’une part, partagez-vous cet avis ? Et d’autre part, les
africains sont-ils
conscients de ces choix stratégiques?
Je ne partage pas totalement cet avis, bien que le
bilan de l’alliance avec l’Occident soit somme toute négatif au regard de la
situation actuelle qui n’est guère reluisante et exploratrice des possibles.
C’est vrai, le choix de l’Occident n’est point favorable pour l’heure. Mais
suicidaire ? non! Car l’Afrique a besoin de l’apport financier et soutien
technologique et bien d’autres, malgré l’expérience passée assez calamiteuse et
si compromettante pour une réussite certaine. Ce faisant, il me semble propice
de redéfinir cette alliance non concluante et bien moribonde. Elle doit être
fondée sur la réciprocité, la transparence, l’équité, l’égalité et l’entente
cordiale ; dans toutes les sphères où repose la coalition, en mettant
l’accent sur les choix stratégiques créateurs de richesses et des projets
d’investissements bien ciblés et crédibles. Dans la formation, l’industrie de
pointe, l’agriculture, la pèche, l’élevage, l’énergie…Qui doivent jeter les
bases d’une indépendance et d’une souveraineté sans faille. Les Africains
restent bien conscients de l’ampleur de ces choix tactiques pour sortir du
marasme sans perspective.
LA NR/Entrer sur la scène mondiale, comme de vrais
protagonistes économiques. Est-ce possible au moment où les africains semblent
des spectateurs passifs face à la confrontation et la dispute
Occidentalo-Chinoise sur le sol africain ?
Justement, c’est ce sentiment de défaitisme et de
passivité qu’il faut élaguer dans la conscience collective et vision
constructive que l’Afrique doit vanter dans l’espoir des lendemains meilleurs.
Le pessimisme ambiant génère une énergie si asphyxiante pour sortir d’un
guêpier. Ce faisant, elle doit se détacher de cet étau pour entrer de plain
pied sur la scène mondiale souvent gangréné par un protectionnisme déguisé et
une concurrence déloyale. Ses possibilités résident dans la volonté, dans
l’effort et dans le maintien malgré ses faiblesses, ses manquements dans
l’insertion de ce marché ou tout se crée, se décide, se gagne et se développe
en se confrontant et se rivalisant avec les nantis, ce duo occidentalo-Chinois
qui semble tout accaparer, amasser et dominer par sa puissance économique, voire
recoloniser pour perpétuer et pérenniser à tout jamais leur véto et diktat
notoire. Ce n’est que par ce biais que l’Afrique cessera d’être spectateur
passif pour devenir un acteur indispensable, ce vrai protagoniste dépouillé de
tout complexe et doté de son propre arsenal économique dérivé de ses matières
premières et main d’œuvre abondante.
LA NR/L’Afrique est un riche continent où les
populations vivent dans la pauvreté. Comment expliquer cette dissonance
économique africaine ?
L’Afrique est un riche continent et un peuple dormant
sur un lit doré. Cependant, elle reste dans un état de misérabilisme total. Ce contraste
et cette dissonance économique sont des faits illustratifs d’un continent
patraque et qui manque cruellement de force et d’énergie nécessaires pour
prendre à bras le corps son destin de vie et de mettre en lumière ses
potentialités, ses compétences et ses richesses à foison. C’est l’inertie
d’action qui l’envahit dans le processus de croissance et de développement
économique, social, politique, environnemental et écologique. Tout est dans la
bonne gouvernance, la gestion efficiente des ressources nationales et dans la
redistribution équitable de celles-ci. L’élite au pouvoir n’arrive guère à
faire de l’économie l’élément moteur. Reléguée au second plan, l’économie
étouffe l’éclosion de l’entité sociale qui montre à l’évidence l’érosion sans
fin de la pauvreté massive et des inégalités criardes. C’est tout le pont
entier de l’Afrique qui s’écroule dans cette orientation de politique interne
inefficace. Il faut des politiques économiques opératoires qui mettent l’accent
sur la promotion des initiatives privées sur le lit des institutions solides
pilotées par un état libre. Qui ne s’engage pas dans les activités où il
réussit mal par ce que ce n’est point sa vocation. Pour ce faire, il faut
mettre fin aux antivaleurs: la corruption, le gaspillage, la gabegie, le
clientélisme,… Qui rongent les états. Cette stratégie fondée sur la croissance
et l’emploi permettra le développement rapide du pouvoir d’achat des ménages et
par conséquent suscitera l’augmentation
de la consommation interne et celle des exportations réduisant les importations
excessives. Par l’effet d’entrainement, la dette sera réduite et la sortie de
crise se fera jour dans bon nombre des pays africains sous perfusion de
l’austérité ou politique de rigueur. Ces programmes d’ajustement structurel
préconisés et véhiculés par les institutions financières internationales, notamment
le Fonds et la Banque mondiale.
LA NR/Avec ses potentialités économiques et ses
ressources l’Afrique serait-elle en mesure d’aller à la conquête du
monde ? Si oui, quels seraient les leviers et les mécanismes à activer
pour réaliser cet objectif ?
Oui, l’Afrique,
avec ses acquis économiques et ressources abondantes, est capable de rivaliser avec
les plus grands d’aujourd’hui et devenir elle-même le géant baobab mondial. Car,
l’Afrique est un géant endormi et peut, en se réveillant, être le continent
puissant. A l’image d’hier, des dragons d’Asie et celle d’aujourd’hui des
nations naissantes comme l’Inde, la Chine, le Brésil et des économies
florissantes de l’occident. Ainsi, l’Afrique doit forger son propre modèle
économique reposant sur ses valeurs intrinsèques. Le mimétisme ou le modèle
importé a conduit à des échecs cuisants partout en Afrique avec comme cortège
de maux l’appauvrissement massif et le surendettement colossal. Les leviers
nécessaires demeurent l’exception africaine basée sur les atouts essentiels.
Avec ce socle paradigmatique, l’Afrique unie et solide résoudra ses problèmes
internes et sera à même de conquérir le monde en s’appuyant et imposant sa
marque singulière. Ce modèle spécifique ouvert aux apports extérieurs dans la
logique des principes de coopération et de l’échange des compétences diversifiées,
donnera à l’Afrique nouvelle les moyens de s’affirmer sur l’échiquier
international. Une présence et une force qui feront d’elle le rayonnant continent comme jadis.
C’est cette historicité dominante que l’Afrique doit contempler pour trouver
cette lumière perdue dans l’indolence, la domination, les conflits intérieurs,
la pauvreté, les maladies et la crise accrue.
LA NR/Aujourd’hui on assiste à cette crise
économico-financière qui secoue l’Europe. N’est-ce pas là un échec de
l’ultralibéralisme ?
Tant il est vrai, la crise économico-financière qui
secoue l’Europe montre l’échec patent des postulats de base du paradigme de l’ultralibéralisme.
Cette pensée unique qui s’est propagée à l’échelle mondiale n’a fait qu’obérer
les états nations et entraîner l’enrichissement des rentiers en chef qui ont
bénéficié des gains d’aubaines issus de l’abstinence imposée au corps social
comme l’a écrit fort justement le grand circuitiste français Alain Parguez.
L’Austérité mise en avant par les économistes de l’offre, n’a nullement sortie
les nations du tunnel de la crise économique. Le marché roi et dictateur a entrainé le chômage massif, a perpétré les
injustices et augmenté les inégalités sociales. En chassant l’étatisme dans la
sphère économique, les néolibéraux ont voulu enterrer la théorie Keynésienne.
Une erreur ou faute doctrinale que ces détracteurs payent aujourd’hui dans
leurs mécanismes autorégulateurs. Les marchés ont détracté les structures
profondes en laissant échapper les bulles financières et en entretenant les
fausses promesses qui ont englouti l’économie du monde dans la mer de la crise
sans précédent.
LA NR/Actuellement, aucun dirigeant Européen ne
sait quoi faire pour venir à bout du déclin de l'Occident et que partout, c'est
de la Navigation à Vue. D’autant plus que ce sont les spécialistes
économistes Européens qui parlent de leur incapacité à comprendre ce qui leur
arrive. Comment expliquer cet état de fait ?
Evidemment, le déclin de l’Occident montre que son
bateau est ivre et en perte de vitesse. A cet effet les dirigeants européens
sont désemparés et ne savent plus sur quel pied danser. De plus, les
spécialistes économistes Européens sont perdus dans leurs analyses et solutions
salvatrices. Incapables, ils s’enlisent dans les propositions hasardeuses et
hâtives. Tout semble leur échapper. Car l’économie est parfois cette nature
indomptée et difficile à comprendre et à appréhender. Cet état de fait
s’explique amplement par la crise qui secoue de plein fouet l’Union. Cette
crise, née aux USA, a provoqué des remous. Les économistes ont conseillé les
politiques de mener des réformes par le biais de la politique de rigueur. Cette
stratégie a suscité partout des indignations
et le rejet total des populations. Les indignés sont nés avec la compression de
demande interne, la perte d’emploi, les licenciements abusifs, le gel des
salaires, la fermeture des usines, la vague des délocalisations, la hausse de
prix… Dans ce tourbillon de la crise les pays comme la Grèce, l’Italie,
l’Espagne…ont basculé dans l’endettement massif et dans le trou du
déficit public abyssal. La France a perdu son triple A et l’Allemagne,
meilleure élève, est aussi inquiétée dans cette décadence des autres Etats.
Cette érosion montre que l’Europe est dans une passe difficile. Le manque d’une
cohérence politique et d’harmonisation fiscale mine l’Union. (cf mes articles à
ce sujets :
http://ynkodia.unblog.fr/2012/01/16/%C2%ABle-naufrage-du-fameux-triple-a-francais%C2%BB/ ou http://ynkodia.unblog.fr/2010/03/02/leurope-esseulee/).
LA NR/Les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël,
ont décidé d’étendre leurs aires d’influence sur le continent africain.
L’Afrique ne serait-elle pas en passe de devenir l’un des principaux terrains
du « choc des civilisations»? Quel avenir pour l’Afrique dans ces conditions ?
Je ne pense pas que la présence des USA, la Grande
Bretagne et l’Israël va étendre les aires d’influence sur le continent africain
et que ce dernier deviendra ce foyer incendiaire du « choc des
civilisations », sur des valeurs, de religion, de langue, d'histoire,
d'habitudes et d'institutions…ces aspects qui définissent le concept de
civilisation. Car, ces Etats ont toujours existé sur le terrain africain et leur présence n’a
nullement changé la donne et imposé largement leurs idéaux. L’opposition des
civilisations dans le monde est prédominante avec comme substrat le religieux
qui occupe le noyau central. Oui, cet essaim des pays dans notre champ africain
attise une guerre de modèles et la culture véhiculée amplifie le choc. Mais par
delà, l’Afrique gardienne du terrain reste consciente et optimiste pour
l’avenir en édifiant un paravent nécessaire pour échapper à cette intrusion ou
immixtion contestée, transformant son sol en un gigantesque choc des civilisations.
Dans ces conditions, l’Afrique en crise, mais berceau de l’humanité
s’identifiera à sa civilisation millénaire. Celle qui l’honore malgré ces
assauts culturels venus d’ailleurs. Bien sûr, les aires anglo-saxonnes
traversent l’Afrique et la tentation est grande de céder à ces sirènes
politiques notoires en cette période morose et de processus démocratique
non consolidé. Mais le continent en solitaire orgueilleux trouvera dans la
coopération et l’échange d’avec ces entités dominantes, des moyens de regimber
et d’être, ainsi, l’allié libre dans l’universalisme pluriel que la culture des
autres apporte au profit de ce mondialisme positif, avec comme vecteur de
structuration le monde multipolaire ou multi-civilisationnel. Ce vaste monde où
toutes les civilisations s’acceptent, s’apprécient, se valent et s’échangent
mutuellement dans l’intérêt général.
Entretien réalise par Chérif Abdedaïm, La Nouvelle
République du 7 avril 2012
cherif.dailybarid.com
cherifabdedaim.blogspot.com
Yves
Fernand Nkodia (YFK) connu
sous le nom Yves Makodia-Mantseka est né au Congo
Brazzaville où il fait tout le cycle primaire, secondaire et universitaire.
D’abord à l’école de Saint Pierre, au collège de Kintsoudi , puis au Lycée
de la Libération et enfin à l’universitaire Marien Ngouabi. Arrivé en France à
la fin des années 90, il décroche successivement une maitrise en sciences
économiques à l’université de Franche-Conté de Besançon et un DEA en droit et
économie de développement, un doctorat en Droit et financement de développement
à l’université de Nice Sophia Antipolis. Son amour pour l’écriture vient de son
cocon familial où ses aïeux l’ont insufflé cette dévorante passion.
Venu
en France avec quelques manuscrits de poèmes, il s’évertue à développer cette
voie en syntonie avec la rencontre extraordinaire d’avec un ami
Vietnamien dénommé Jean Baptiste Khuong. Un pharmacien de
carrière et amoureux des rimes parfaites. Une union fortuite qui va amplifier
cette débordante envie de l’art poétique et dans son lyrisme
envahissant.
A
l’aune de l’année 96, il est primé par la ville d’Agen au sujet de son premier
poème intitulé : l’Afrique. Un prix de la
francophonie qui vient encourager le travail pionnier de l’écrivain en
gestation. Cette expérience donne des ailes au jeune poète à poursuivre ce long
chemin égrené des lettres et de l’écriture. Mais pris au collet par les
multiples occupations de sa profession d’économiste, il occupe des fonctions en
filiation avec cette formation originelle. Des années passantes, la poésie
regagne son terrain quotidien et le droit aidant ouvre des pistes d’orientation
à l’écrivain Congolais. Ce faisant, il s’élance à corps perdu dans le créneau
porteur des réseaux mondiaux impulsés par la Net économie et la pullulation des
sites Web. Dans ce nouveau monde virtuel Yves Fernand Nkodia s’effraie
le chemin et s’inscrit dans la lignée des critiques littéraires congolais. Un
orifice où le poète embryonnaire sort de sa mue et publie son premier recueil
de poèmes intitulé en 2011: Tendre Nostalgie. Une
sortie de la voie du silence de celui qui jadis publié ses poèmes dans la
presse africaine et le Net. Une consécration qui vient ponctuer le travail
inlassable de ce féru de la culture, de la littérature et de la poésie. Cette
pluralité que constitue sa marque de réflexion et de création aussi.
Yves
Fernand Nkodia, fort présent dans la toile, est à l’orée de cette
nouvelle vague des écrivains nés dans la constellation relationnelle du Web et
sa percée irrésistible dans la conquête des lecteurs amoureux des images et de
ses reflets virtuels qui cimentent son réseau d’échanges, de communications et
de partages. Un nouveau monde de l’écriture, des écrivains et des lecteurs à la
recherche des sensations, des envies, des passions, des rêves, des amours, des
rencontres, de la culture, des savoirs et connaissances hors des sentiers
connus d’alors. Une orientation mondiale qui draine les lecteurs nouveaux vers
un autre monde explorateur des possibles. Que l’écrivain, poète et critique
littéraire Congolais poursuit par faire passer son singulier message. A l’image
de la colombe africaine en quête de transmission de l’écho unissant de la paix
universelle.
Publication
Tendre Nostalgie
Par Yves Fernand Nkodia-Mantseka édition Edilivre 2011
Lien du livre chez
l’éditeur Edilivre
Blog : http://ynkodia.unblog.fr/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire