A quelques semaines des
élections présidentielles françaises, beaucoup de zones d’ombres planent sur le
jeu sarkozien. Après les récents faux débats sur le Hallal et quelques
sorties » fracassantes de Niocholas Sarkozy, voilà l’affaire Merah. Une
autre affaire qui vient étoffer le registre de cette campagne électorale pour
finalement occulter les vraies préoccupations des masses françaises. Ce
dernier, acculé selon certains observateurs, semble jouer son va-tout, en
jouant sur les cordes islamophobes et antisémites. Face à ce concurrent,
François Hollande semble également jouer le joker israélien en se rapprochant
notamment du CRIF.
C’est dans ce contexte houleux que Jonathan Moadab, journaliste, journaliste indépendant français, (partisan d'une révolution démocratique et populaire ayant participé à la création du Cercle des Volontaires et du mensuel l'Audible, journal de résistance dont le premier numéro sortira la veille de l'élection présidentielle) répond aux questions de La Nouvelle République.
C’est dans ce contexte houleux que Jonathan Moadab, journaliste, journaliste indépendant français, (partisan d'une révolution démocratique et populaire ayant participé à la création du Cercle des Volontaires et du mensuel l'Audible, journal de résistance dont le premier numéro sortira la veille de l'élection présidentielle) répond aux questions de La Nouvelle République.
La NR/Actuellement,
deux candidats semblent retenir l’attention de cette campagne présidentielle,
en l’occurrence François Hollande et Nicholas Sarkozy ? D’après-vous
pourquoi ?
Tout simplement parce que ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande ne sont dangereux pour le système en place. Le Parti Socialiste n’a plus de socialiste que le nom depuis qu’il s’est convertit à l’idéologie de marché ! Lorsqu’on s’attarde sur les questions fondamentales de gouvernance, on peut s’apercevoir que le PS s’est comporté en véritable chien de garde du système. Il suffit de voir comment les députés et sénateurs socialistes ont lâchement laissé passer le Mécanisme Européen de stabilité en février-mars dernier… Ceux-là ont décidé de céder notre souveraineté budgétaire à des individus servant des intérêts privés et insoumis à un quelconque contrôle. Ceux qui seront à la tête de ce mécanisme seront pourvus d’une immunité judiciaire concernant leurs activités ! Ca en serait presque comique si ça n’était pas vrai… Je me demande comment certains peuvent ainsi affilier leur nom à l’infamie… Ont-ils seulement pleine conscience de leurs actes ?
Tout simplement parce que ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande ne sont dangereux pour le système en place. Le Parti Socialiste n’a plus de socialiste que le nom depuis qu’il s’est convertit à l’idéologie de marché ! Lorsqu’on s’attarde sur les questions fondamentales de gouvernance, on peut s’apercevoir que le PS s’est comporté en véritable chien de garde du système. Il suffit de voir comment les députés et sénateurs socialistes ont lâchement laissé passer le Mécanisme Européen de stabilité en février-mars dernier… Ceux-là ont décidé de céder notre souveraineté budgétaire à des individus servant des intérêts privés et insoumis à un quelconque contrôle. Ceux qui seront à la tête de ce mécanisme seront pourvus d’une immunité judiciaire concernant leurs activités ! Ca en serait presque comique si ça n’était pas vrai… Je me demande comment certains peuvent ainsi affilier leur nom à l’infamie… Ont-ils seulement pleine conscience de leurs actes ?
L’opposition entre Sarkozy et Hollande est
purement factice car elle n’a lieu que sur des sujets mineurs. Ainsi, vous
n’entendrez jamais François Hollande dénoncer l’article 123 du traité de
Lisbonne qui confère aux seules banques privées le droit de prêter de l’argent
aux Etats, avec intérêts ! Alors que la BCE pourrait prêter à 0% aux Etats
(comme le faisait la banque de France en son temps, avant la loi du 3 janvier
1973…), ce sont les banques qui empruntent à 1% (1 000 milliards ont été
prêtés à ce taux, rien qu’en janvier) et prêtent ensuite à des taux qui
deviennent de plus en plus élevés à mesure que la situation économique se
dégrade. Cette folie du système de création monétaire entraine les Nations dans
un démantèlement progressif au profit des intérêts privés et de pouvoirs
supra-nationaux, comme la Commission européenne.
Mais si ces candidats peuvent éviter les
problématiques épineuses, c’est avant tout grâce à la complicité des grands
groupes privés de médias. La France, loin de là, n’échappe pas à la
propagande ! On le voit chaque jour lorsque, au lieu de parler des racines
de la crise, les journalistes (si on peut les appeler ainsi…), véritables bras
armé du système, répercutent avec zèle les pitreries de nos puissants et
instrumentalisent de façon obscène les faits divers…
Sans cette puissance de feu médiatique et
les réseaux d’influences dont ils bénéficient, ces deux candidats ne vaudraient
pas grand-chose. Sur le terrain des idées j’entends… Ils ont abandonné l’idée
de la défense de l’intérêt général il y a bien longtemps ! C’est pour ça
que tant qu’aucun journaliste n’aura le courage de poser des questions
dérangeantes dans la campagne, les candidatures de l’UMPS resteront crédibles
aux yeux de beaucoup.
La NR/Après
un bilan jugé morose par la plupart des observateurs, d’où le fait que 73% des
français considère que l’une des priorités présidentielle est la lutte contre
le chômage, Sarkozy a-t-il une chance de remporter ces élections ?
« Morose » ? Le mot est
faible ! + 500 milliards d’euros d’endettement, explosion du nombre de
chômeurs (+ 1,2 millions depuis le début de son mandat, lorsque l’on prend les
chiffres non manipulés), précarisation à outrance des travailleurs… Huit
millions de français vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté ! Ceci
ne saurait être imputé à la sacro-sainte crise, à laquelle on fait porter tous
les maux qui frappent le peuple français. L’attention des français devrait
davantage se porter sur les racines de cette crise afin de comprendre qu’elle
n’a pas été accidentelle, mais belle et bien provoquée pour justifier des
restrictions qui n’auraient jamais pu être mises en place sans le contexte
actuel. Regardez donc la Grèce, l’Espagne, le Portugal… Les peuples sont
exposés à ce que Naomi Klein appelle la « Stratégie du choc ». Si
certains pensent qu’ils regagneront leurs droits une fois l’orage passé, ils se
fourvoient, car le pire est devant nous…
Pour revenir à votre question, j’aimerai
commenter le chiffre que vous communiquez. Je crois que ce désir de la lutte
contre le chômage est mis en avant pour permettre aux candidats à la
présidentielle de multiplier les promesses qu’ils ne tiendront jamais, car ils
savent très bien qu’aucune de leurs solutions ne sauraient porter leurs fruits
à long terme. La grande priorité me semble être le fait de mettre en place une
Assemblée Constituante par, pour, et sous le contrôle du peuple. Une nouvelle
Constitution, la première de l’Histoire qui verrait à instaurer une démocratie
réelle, instaurant l’égalité politique entre les citoyens.
C’est en s’attaquant au sommet de la
pyramide que l’on pourra effectuer de grands changements ! Les français
doivent retrouver leur audace et leur caractère révolutionnaire, et se saisir
de leur destin politique.
Quant à savoir si Sarkozy a une chance de
remporter les élections, je ne ferais pas de pronostic… Je m’attends à tout
type de scénario, mais j’espère que les électeurs, s’ils se trompent, sauront
admettre et rectifier leur erreur après le scrutin, et rejoindre ceux qui
essaieront d’instaurer une 6e République ! Mais attention, je
ne parle pas ici du projet de Jean-Luc Mélenchon… Cet homme m’agace
particulièrement, car son discours est trompeur et détourne les français du
véritable combat en faisant croire que l’Union Européenne est réformable.
Pour l’UE, c’est l’article 50, ou la
dictature de Bruxelles !
La NR/
Au cours de cette campagne, nous avons l’impression que les candidats tentent
de jouer sur des cordes dissonantes par rapport aux attentes des
français. D’une part, François Hollande qui a ouvertement déclaré son soutien à
Israël lors du dernier dîner du CRIF, alors que Sarkozy vient de signer un
autre pacte avec les juifs de France en tentant d’instrumentaliser l’affaire
Merah, avec notamment la criminalisation des musulmans et la victimisation des juifs.
Ne pensez-vous pas dans ce cas que ces candidats affichent un vrai mépris
vis-à-vis des français de souche ?
Je crois surtout que ces manœuvres
politiques servent à diviser la République. En attisant le feu du
communautarisme, nos puissants cherchent à créer des dissensions internes entre
les citoyens afin, une fois encore, qu’ils oublient les causes réelles de leurs
problèmes. Le soutien inconditionnel du CRIF et des élites sionistes (il faut
appeler un chat un chat…) à Israël est totalement contreproductif, voir même
dangereux pour les Juifs de France. En amalgamant les croyances religieuses à
des agissements purement politiques, ceux-là favorisent la confusion entre
antisionisme et antisémitisme, alors même qu’ils utilisent cet argument pour
discréditer les critiques d’Israël… Les pro-palestiniens (pour parler
grossièrement) ont aussi un vrai problème au niveau de leur analyse : ils
n’attaquent pas le problème à la racine, c’est à dire les lobbistes parasites
qui empêchent la tenue d’un débat démocratique et transparent pour des
prétextes fallacieux.
Chaque « camp » doit faire son
auto-critique pour parvenir au dialogue et à une troisième voie… L’idée d’un
altersionisme pourrait peut être réconcilier les esprits subtils et désireux
d’instaurer une paix juste et respectueuse de l’égalité des citoyens ?
Les peuples israélien et palestinien ont
eux aussi le droit de vivre heureux et libres. Dans ces conditions, accorder un
soutien de fait à un gouvernement qui viole vertement les principes
élémentaires des Droits de l’Homme et les résolutions onusiennes n’est pas
vraiment une façon de servir l’intérêt général. Le débat doit néanmoins être mené
avec intelligence et perspicacité, afin de permettre des échanges constructifs,
et de ne pas sombrer dans les travers qui ont si longtemps fait primer
l’émotion sur la raison.
Quant à la récupération politique de
l’affaire Merah, elle est obscène et indigne. On a monté de toutes pièces un
climat de peur dans le pays en agitant l’épouvantail de l’antisémitisme, et cela
a fonctionné ! Le climat créé par la propagande a engendré une
augmentation sensible des actes antisémites en France, comme l’a noté le SCPJ…
Chacun doit rester lucide sur les intentions des acteurs politiques et ne pas
entrer dans la spirale dans laquelle ils cherchent à nous entraîner :
celle du choc des civilisations. La République doit tenir et permettre aux
citoyens de s’unir !
La NR/Toujours
concernant cette campagne, après le premier faux débat sur le Halal, Sarkozy
vient de mettre le paquet sur le cheval « sécuritaire » et
historique. D’une part, avec cette affaire Merah qui lui ouvre la voix de la
répression antimusulmane et de plonger les français dans une islamophobie post- « 11 septembre »
américain. Et d’autre part, en s’alignant sur les positions de la LICRA
(Organisme juif faisant partie du CRIF) concernant l’accusation du Général De
Gaulle de crimes de guerre contre les
Harkis et les Pieds Noirs (avec une majorité juive), d’où sa décision de rayer
les Accords d’Evian de l’histoire de France. Quelle lecture peut-on faire de
tout cela, d’après-vous ?
J’ai bien peur que l’affaire Merah dépasse
encore vos perspectives. Elle ressemble en fait de plus en plus à un « 11
septembre à la française », avec la propreté du travail en moins. Les
liens entre Merah et la DCRI, le manque de preuves concernant sa culpabilité,
les multiples zones d’ombre comme les témoignages décrivant le tueur comme un
homme corpulent avec une marque sur le visage, ou encore les multiples voyages
dans des destinations sensibles, le déroulement du siège et de l’assaut etc.
Tout cela montre bien que la version officielle des événements s’apparente plus
à du story-telling qu’à une enquête sérieuse. Bien peu de gens se sont
d’ailleurs manifestés pour réclamer l’établissement de la Vérité, à croire que
cette version de l’histoire convient à ceux qui régissent l’agenda médiatique.
Il est vrai que Nicolas Sarkozy a annoncé
des mesures sécuritaires inquiétantes, comme la pénalisation de voyages à
l’étranger, ou l’interdiction de visiter des sites considérés comme diffusant
des « idéologies extrémistes ». Ceci semble être un premier pas vers
l’institutionnalisation de la criminalisation de l’opinion et de la dissidence,
au delà même d’une supposée menace islamique, si tant est qu’il en existe
réellement une. Mais le Président est coutumier de ce genre d’annonce, qui
reste parfois sans suite. Néanmoins, si l’hypothèse de l’opération sous
faux-drapeau venait à être confirmée pour les tueries de Toulouse, il se
pourrait bien que ces annonces finissent pas être effectives.
Au sujet de la prise de position de la
LICRA, il est d’abord nécessaire d’être conscient du caractère nuisible des
propositions émanant de ce genre d’associations qui sont, comme vous le
soulignez, loin d’être indépendantes. Je trouve totalement absurde et grotesque
cette volonté de se débarrasser du fardeau de l’Histoire en l’occultant…
Pourquoi ne pas instaurer une loi mémorielle pendant que nous y sommes ?
Laissons les historiens et les chercheurs faire parler les faits de façon libre
et indépendante, c’est la seule et unique façon de relater ces évènements…
LA NR/
D’après-vous, élections et populisme peuvent-ils se réconcilier ?
Je crains que les élections n’aient
jamais servies les intérêts du peuple. Pour comprendre cela, il est nécessaire
de se pencher sur la contre-révolution des années 1790 qui déposséda les masses
des droits que Robespierre ou Saint Just voulaient leur accorder.
L’instauration du marc d’argent, et donc du suffrage censitaire, exclua dès le
départ la majorité des citoyens au profit d’une minorité soi-disant éclairée et
à même de représenter l’intérêt général. Cela a, entre autres, constitué le
terreau nécessaire à l’établissement d’une véritable oligarchie politique, que
les individus ont jusque là servilement reconduits au pouvoir, malgré quelques
sursauts révolutionnaires.
Je crois donc qu’élection et populisme
sont inconciliables étant donné que le processus électif ne permet que de
placer au pouvoir des individus déjà en position dominante. Si certains petits
candidats sont passés (je pense à Jacques Cheminade), d’autres ont tout
simplement été occultés… L’exemple de François Asselineau (Union Populaire
Républicaine), personnalité politique isolée sur la question de la sortie de
l’Union Européenne a été particulièrement frappant. Le système, par le biais
des médias, des sondages, et autres barrières antidémocratiques s’occupe de
guider les choix de la masse, qui n’a plus alors qu’à choisir ses maîtres pour
5 ans.
C’est ici que les propositions d’Etienne
Chouard concernant le tirage au sort en politique sont intéressantes. Véritable
« bombe politiquement durable contre l’oligarchie », ce système
inspiré de la démocratie (certes limitée) athénienne devrait faire l’objet de
débats de fond, tant les possibilités induites sont immenses et porteuses
d’espoir.
Le peuple ne devrait pas avoir peur
d’être populiste ! Le paradoxe ne serait-il pas plutôt que les masses
soient élitistes ? Il est plus que temps que les français s’occupent de la
politique, avant que la politique ne s’occupe définitivement d’eux…
La NR/Qui
d’après-vous pourrait remporter ces élections ?
Je ne sais pas qui pourrait remporter
l’élection, mais ce qui est certain, c’est que le peuple en ressortira grand
perdant… Aucun vainqueur potentiel ce match truqué n’est en mesure d’apporter
des solutions crédibles pour redresser la France. Je dirais que, pour ne pas
sombrer dans le défaitisme, il est important de considérer la partie comme
perdue d’avance et d’anticiper sur les alternatives possibles. Je fais ici
référence à une insurrection démocratique et populaire…
La NR/ Dans cette
campagne, on a l’impression que la plupart des médias se laissent entraînés par
le jeu des politiques, voire même, participent à l’instrumentalisation de certains
sujets au détriment des vraies préoccupations des français. N’est-ce pas là une
certaine complicité qu’il faudrait quand même dénoncer ?
Vous
savez, ce n’est pas qu’une impression… La Fabrique
du consentement est parfaitement calibrée pour rendre crédible ce simulacre
de démocratie. Mais je serais tenté d’affirmer que nous avons les médias que
nous méritons… Tant que le public continuera d’accorder de l’importance aux
gesticulations de nos sublimes politiques, ceux-là ne pourront qu’être
encouragés à continuer leur cirque !
C’est
pour cela que l’avenir de la Démocratie est dans les mains de la presse libre.
Tout simplement, car, tant que la liberté de la presse sera limitée, la liberté
de penser le sera d’autant.
A
ce sujet, nous préparons la sortie d’un journal papier d’information
indépendant, l’Audible, dont la Une sera titrée « La liberté de presse, ou
la mort ! ». Le ton est ainsi donné ! Espérons que nos idées et
analyses réussissent à subvertir les esprits anesthésiés de nos concitoyens et
à développer leur esprit critique…
Entretien réalisé par Chérif
Abdedaïm, La Nouvelle République du 8 avril 2012
chrif.dailybarid.com
Bravo pour votre analyse, continuez dans cette voie ( pourvu que ça dure pour vous si j'ose dire avec ce genre de système basé sur la censure et la propagande déguisées en liberté et démocratie....).
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