Merci monsieur Rocard pour cette expression ô combien significative à propos de la gestion des affaires européennes, sans oublier également les chamboulements provoqués dans le monde arabe. Quand à votre suggestion ou plutôt sortie de crise grecque qui d’après-vous nécessite un pouvoir militaire, on comprend mieux de quel côté se situe cette « imbécilité politique ». Cela dit, la crise grecque n’est pas restreinte, elle se faufile à travers toute l’Europe à différentes vitesses et la France n’en est pas épargnée. Le jour où le mercure montera en France, on se demandera bien si vous allez suggérer un « pouvoir militaire ». Pourquoi pas l’usage de balles réelles en cas de manifestations. Le décret du 30 juin dernier faisant foi, le pouvoir sarkozien serait prêt à passer, sans le moindre scrupule, à l’usage de la force. Le plan d’austérité qui ne touche que les classes moyennes et pauvres ne serait-il pas le « détonateur », comme vous le disiez si bien, qui déclencherait le grand boom ?
Donner des leçons aux autres est aisé, mais les pratiquer soi-même nécessite quand même un courage politique. Dans le cas contraire, votre expression d’ « imbécilité politique » risque de vous ridiculiser, « politiquement correct » allant de soi.
Dans ce registre, n’omettons pas de citer également la diplomatie étrangère française qui s’est notamment illustrée par cette « imbécilité politique » dans les différentes crises. A commencer par la révolte tunisienne où MAM, l’ex. ministre des affaires étrangère s’est proposée d’aider Ben Ali en matière de savoir-faire anti-émeutes. Pas besoin d’expliciter. Dans la crise libyenne le sarko qui, sous l’emprise du BHL sioniste, a pris de vitesse ses acolytes ; faisant preuve par la même occasion, d’ « imbécilité politique ». Enfin, dans la crise syrienne, même cette imbécilité politique d’Allain Juppé, n’a pas réussi à constituer le détonateur qui devrait faire sauter les verrous de Bachar.
Trop d’ « imbécilités politiques », vous ne trouvez pas ? Dans ce jeu d’ « imbécilités politiques », on ne peut également négliger vos bouffons arabes qui s’y sont prêtés corps et âmes sans risquer d’être tués par le ridicule. A commencer par le Qatar, véritable serf, dont les fourberies dépassent celles de Scapin. Et là également, je pense que même Molière me donnerait raison. Quant au rigolo tunisien, parachuté d’on ne sait quelle planète, il semble qu’il s’est vite ingurgité la pilule de l’ « imbécilité politique » au point où il n’a hésité aucunement à violer les convenances diplomatique en expulsant l’ambassadeur syrien. C’est ce qu’on appelle obéir au doigt et à l’œil de ses maîtres.
Dans cette saga des « imbécilités politiques » signalons que lorsqu’on organise une Conférence pour « éviter l’effusion du sang », on n’arme pas les mercenaires pour assassiner davantage d’innocents, à moins que l’on soit un « imbécile politique ».
Chérif Abdedaïm
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