La Syrie est prise entre les feux de la désinformation des puissances occidentales prédatrices et une
mouvance islamiste à leur service, avec la complicité plus ou moins inavouée d’une Ligue arabe aux mains des monarchies du Golfe. Un projet hégémonique qui, selon l’analyste Thierry Meyssan, a été planifié lors d’une réunion à Camp David en septembre 2001. Aventure qui ne serait pas sans conséquences dévastatrices pour la région et pouvant dégénérer en conflit mondial. Telles sont les grandes questions abordées avec Thierry Meyssan, journaliste et analyste politique, directeur du Réseau Voltaire.
mouvance islamiste à leur service, avec la complicité plus ou moins inavouée d’une Ligue arabe aux mains des monarchies du Golfe. Un projet hégémonique qui, selon l’analyste Thierry Meyssan, a été planifié lors d’une réunion à Camp David en septembre 2001. Aventure qui ne serait pas sans conséquences dévastatrices pour la région et pouvant dégénérer en conflit mondial. Telles sont les grandes questions abordées avec Thierry Meyssan, journaliste et analyste politique, directeur du Réseau Voltaire.
La NR/ Vous êtes en Syrie. Quel constat
avez-vous fait ? La réalité du terrain reflète-elle les propos avancés
par les médias Occidentaux concernant les manifestations massives, les
tirs à balles réelles, faisant au moins 5 000 morts, la constitution
d’une Armée syrienne libre, déjà forte de 1 500 hommes et ce début de «
guerre civile » avec notamment 1,5 million de Syriens, pris au piège,
souffriraient de la faim ?
Une expression française affirme que « lorsqu’on veut
noyer son chien, on dit qu’il a la rage ». En l’occurrence, lorsque les
puissances occidentales veulent envahir un Etat, leurs médias disent
que c’est une dictature barbare, que leurs armées peuvent protéger les
civils, et qu’elles doivent renverser le régime et apporter la
démocratie. La vérité, nous l’avons vue en Irak et en Libye : les
puissances coloniales ne se préoccupent aucunement du sort des
populations, elles dévastent le pays et le pillent.
Il n’y a jamais eu de manifestations de masse contre
le régime syrien, et par conséquent, il n’a pas été possible de les
réprimer à balles réelles. Il y a eu au cours des derniers mois environ 1
500 morts, mais pas du tout dans les circonstances décrites. Il y a
bien une Armée syrienne libre, mais elle est basée en Turquie et au
Liban et ne compte au grand maximum que quelques centaines de soldats
que l’on exhibe devant les caméras. Enfin, la Syrie est autosuffisante
au plan alimentaire et, malgré les difficultés de distribution, il n’y a
aucun problème de pénurie.
La version des médias occidentaux est une pure
fiction. La vérité sur place, c’est que les Occidentaux livrent une
guerre non-conventionnelle contre la Syrie. Ils ont envoyé des
combattants arabes et pachtouns, recrutés par le prince saoudien Bandar
bin Sultan et encadrés par des forces spéciales françaises et
allemandes. Ces combattants ont d’abord tenté de proclamer des émirats
islamiques, puis ils ont organisé de vastes embuscades contre les
convois militaires syriens. Aujourd’hui, ils sont commandés par un émir
d’Al Qaeda, le Libyen Abdelhakim Belhaj. Ils ont renoncé aux grandes
opérations et mènent des actions commando au cœur des villes pour y
semer la terreur en espérant provoquer une guerre civile
confessionnelle. Leur dernier fait d’armes est ce double attentat à
Damas.
La NR/Dans l’un de vos articles vous vous posez
la question sur les accusations avancées par l’Observatoire syrien des
Droits de l’homme, basé à Londres, que des institutions comme le
Haut-Commissariat des Droits de l’homme de l’ONU reprennent sans les
vérifier. D’après-vous, à quel jeu se prêtent les instances onusienne ?
L’Observatoire syrien des Droits de l’homme (OSDH) a
surgit soudainement sur la scène médiatique. Cette association n’a aucun
passé dont elle puisse se prévaloir et seul un de ses membres est
connu. C’est un cadre des Frères musulmans syriens, disposant de trois
passeports, syrien, britannique et suédois. Ce Monsieur annonce chaque
jour le nombre de « victimes de la répression », sans étayer ses
imputations. Ses affirmations sont invérifiables et donc sans valeur.
Elles sont pourtant reprises par tous ceux que cela arrange.
La Haut-commissaire des Droits de l’homme a désigné
trois commissaires pour enquêter sur les événements en Syrie. Leur
mission outrepasse les compétences de l’ONU, qui prévoient des
inspections régulières que la Syrie reçoit conformément aux traités.
Comme dans l’affaire Hariri, les Nations Unies partent du principe que
les autorités locales (libanaises ou syriennes) sont incapables ou
malhonnêtes et qu’il faut leur substituer des enquêteurs étrangers. Dans
ces conditions, elles ne peuvent pas exiger raisonnablement la
coopération des autorités locales. Elles ont donc travaillé depuis la
Suisse et la Turquie.
La désignation des trois commissaires n’offre aucune
garantie d’impartialité. Ils sont tous trois ressortissants d’Etat qui
militent pour l’intervention militaire contre la Syrie. Leur méthode
n’est pas plus acceptable : sous la pression de la commissaire turque,
qui est une militante engagée dans la lutte contre les violences faites
aux femmes, la commission a considéré que les témoignages à charge
n’avaient pas besoin d’être recoupés et vérifier : ce serait aux accusés
de faire la preuve de leur innocence lorsqu’on les déférera devant un
tribunal. Cette procédure inquisitoriale permet d’accuser n’import qui
de n’importe quoi, mais ne démontre rien du tout.
Les enquêteurs ont entendu plus de 200 personnes qui
disent disposer d’informations et affirment parfois avoir été témoins,
voire victimes d’exactions. Conformément à la procédure, le nom des
témoins reste secret à ce stade de l’enquête. Mais contrairement à la
procédure, les noms des victimes sont également secrets. La
Haut-commissaire affirme doctement qu’il y a plus de 5 000 victimes de
la répression, mais elle n’avance que deux noms. Pas de chance, ces deux
cas, qui ont été largement médiatisés par Al-Jazeera, ont fait l’objet
de multiples investigations. Le premier correspond à un enfant tué dans
la rue par des tireurs inconnus en voiture ; le second est un adolescent
qui a été recruté par une bande armée pour participer à l’attaque d’une
résidence militaire et qui est mort la kalachnikov à la main. Cela n’a
rien à voir avec une répression de manifestations pacifique. Nous
attendons donc de la Haut-commissaire qu’elle publie le nom des victimes
pour que nous puissions vérifier le bien-fondé de ses accusations.
De nombreuses instances de l’ONU ont perdu leur
crédibilité. En premier lieu, on ne devrait pas accepter de confier des
responsabilités à des experts qui n’ont pas le statut de fonctionnaires
internationaux, mais sont des fonctionnaires nationaux détachés par
leurs Etats. On ne devrait pas pouvoir agir au nom de l’ONU si l’on
reste tenu d’obéir à sa hiérarchie nationale.
La NR/En Syrie, comme en Libye, certains
observateurs avancent que les rebelles sont en fait des escadrons de la
mort, des mercenaires étrangers. Quel constat avez-vous fait à ce propos
?
Dans les deux cas, il y a des nationaux qui
participent à la lutte armée, mais ils sont minoritaires par rapport aux
combattants étrangers.
En Libye, des groupes issus de tribus précises se
sont joints aux mercenaires étrangers pour la sécession de la
Cyrénaïque. Mais ils ont refusé d’aller se battre en Tripolitaine pour
renverser Kadhafi. Il a fallu déployer les troupes d’Al Qaida, puis
faire débarquer 5 000 commandos incorporés dans l’armée régulière du
Qatar pour mener les combats au sol. Dans les derniers jours de la
Jamahiriya, la tribu des Misrata a rejoint l’OTAN et elle est entrée
dans Tripoli lorsque les bombardements et la bataille au sol ont cessés.
Les seuls Libyens qui se sont battus de bout en bout contre le régime,
sont ceux d’Al Qaida et un groupe de soldats qui avaient fait défection
avec le général Abdel Fattah Youness. Or, le général Youness avait été
chargé dans le passé par le colonel Kadhafi de réprimer la rébellion
d’Al Qaida. C’est pourquoi ses alliés d’Al Qaida l’ont assassiné pour se
venger dès qu’ils ont pu se passer de lui.
En Syrie, il y a des insurgés, ce sont des Frères
musulmans et des takfiristes. Il y a surtout des combattants étrangers
qui recrutent des voyous et les payent grassement pour tuer leurs
concitoyens. Le problème de l’OTAN, c’est que, à la différence de la
Libye, la Syrie est une nation historique. Il n’y a pas de fracture
régionale comme entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine. La seule
division possible est sur une base confessionnelle, mais elle ne
fonctionne pas pour le moment, bien que l’on ait assisté à quelques
affrontements de ce type à Banyias et à Homs.
L’arrivée officielle des Libyens pour installer un
quartier général en Turquie et intégrer des déserteurs syriens dans le
dispositif parachève le tout.
La NR/Le Conseil national syrien s’est formé
sous l’égide de la France à Paris. Quelle lecture peut-on faire de cet
événement ? La France va-t-elle prendre les devants de la scène comme
Libye avec notamment son « émissaire » BHL, ou opter pour une autre
stratégie ?
D’abord chacun voit bien que les institutions
françaises sont en partie pilotées par des personnalités illégitimes,
comme BHL, qui exercent des responsabilités sans droit, ni titre.
Ensuite, certains élus, comme le président Sarkozy, ne servent pas les
intérêts nationaux, mais ceux du système impérial US.
Sous leur autorité, la France s’est déjà engagée dans
un conflit en Côte d’ivoire qui servait les intérêts de quelques
multinationales françaises, puis elle s’est engagée en Libye de manière à
étendre à l’Afrique du Nord le projet néoconservateur de remodelage du «
Moyen-Orient élargi ».
La France n’a plus de contentieux avec la Syrie,
ainsi que l’a montré la réception du président el-Assad à Paris, lors du
sommet de la Méditerranée. A la rigueur, on pourrait considérer que le
vieux conflit des années 80 (notamment l’assassinat de l’ambassadeur
français à Beyrouth) est passé par pertes et profit sans avoir été
soldé, et l’on pourrait le réactiver. Mais je ne suis pas sûr du tout
que, dans cette affaire, les torts français ne soient pas plus
importants que ceux des Syriens. Bref, Paris n’a aucune raison
d’attaquer Damas.
Nous savons tous que la vraie question est ailleurs :
la domination et l’exploitation de cette région dépendent de l’alliance
des Etats-Unis et d’Israël d’une part, avec la Turquie et les
monarchies pétrolières d’autre part. Cette alliance se heurte à un axe
de résistance comprenant le Hamas, le Liban, la Syrie, l’Irak et l’Iran,
appuyés par la Russie et la Chine. Au plan régional, deux pôles se sont
formés, l’un est exclusivement sunnite, l’autre est multi-confessionnel
(et non pas chiite comme le prétendent les néoconservateurs pour
imposer la fitna).
La France est devenue le « proxy » des Etats-Unis.
Elle peut à tout moment entrer en guerre contre la Syrie. Cependant,
elle n’en a pas la capacité seule, ni même avec la Grande-Bretagne. Et
le sommet du 2 décembre qui devait instituer une alliance à trois avec
l’Allemagne a été annulé, faute d’accord au plan financier. En pleine
crise de l’euro, les Européens n’ont pas les moyens de leur
impérialisme.
La NR/La Ligue arabe a décidé, dans une mesure
inattendue, de suspendre la Syrie de toutes ses institutions, et ce,
avant même que n’expire le délai de 15 jours accordé à la direction
syrienne pour mettre en œuvre le plan arabe de règlement de la crise.
Quelle lecture pourrait-on faire de cette décision contraire aux statuts
de la Ligue qui exige l’unanimité moins un vote pour ce type de mesure ?
Les organisations internationales, que ce soit la
Ligue arabe ou l’ONU, n’appartiennent pas aux Etats qui les forment,
mais à ceux qui les financent. La Ligue est devenue un jouet aux mains
des monarchies pétrolières. Des gens qui n’ont pas même de
constitution chez eux, ne pensent pas à respecter les statuts des
organisations qu’ils ont achetées.
Au-delà de ce constat, la décision prise par la Ligue
d’assiéger économiquement la Syrie ne sont pas des « sanctions » pour
une faute commise, mais le début d’une guerre conventionnelle.
La NR/Même scénario se dessine que celui
constaté en Libye, allons-nous assister aux mêmes péripéties en Syrie,
où le contexte est différent, ou allons-nous assister à une autre
situation ?
Le contexte et les protagonistes sont différents.
La Libye était un Etat isolé. Le colonel Kadhafi a
soulevé beaucoup d’espoir et a beaucoup déçu. Il était
anti-impérialiste, mais multipliait les arrangements secrets avec
Washington et Tel-Aviv. Il a été l’allié de tous
et a négligé, voire trahi, chacun. Son pays n’avait pas de diplomatie,
ni de politique d’alliance, hormis celle de ses investissements pour le
développement de l’Afrique. La Libye s’est donc trouvée isolée face à
l’OTAN.
Au contraire, la Syrie est une vieille nation qui a
toujours cultivé ses alliances, y compris dans son choix de résistance
aux côtés des Palestiniens, des Libanais, des Irakiens et des Iraniens.
Sa diplomatie est si forte qu’elle a pu obtenir en quelques jours le
double veto russe et chinois au Conseil de sécurité. Toute guerre contre
la Syrie est appelée à s’étendre à l’ensemble de la région, voire à
dégénérer en guerre mondiale si l’Iran ou la Russie interviennent
directement.
En outre, les Libyens sont 5 millions quand les
Syriens sont 23 millions. La Libye n’avait d’autre expérience militaire
que la guerre du Tchad, quand la Syrie est habituée à vivre depuis 60
ans dans une région en guerre permanente. Les experts du lobby
pro-guerre à Washington affirment que l’armée syrienne est mal équipée
et mal entraînée. Ils promettent qu’une intervention internationale sera
une promenade de santé. C’est amusant, les mêmes experts affirmaient en
2006 qu’Israël devait éviter une nouvelle guerre avec la Syrie parce
qu’elle serait trop dangereuse.
La NR/Certains avancent que ce qui se passe en
Syrie n’est que le prolongement de ces « révolutions arabes », alors que
la Syrie figure depuis l’ère Bush sur l’agenda américain, selon les
déclarations du général Wesley Clark ; d’après-vous, quel échappatoire
pour Bachar Al Assad pour déjouer cette conspiration ?
Comme vous le rappelez, la décision d’attaquer la
Syrie a été prise lors d’une réunion à camp David, le 15 septembre 2001,
juste après les attentats de New York et Washington. L’administration
Bush avait planifié une série de guerre : Afghanistan et Irak, Libye et
Syrie, Soudan et Somalie, pour finir par l’Iran. En 2003, juste après la
chute de Bagdad, le Congrès a adopté le Syrian Acountability Act
qui ordonne au président des Etats-Unis d’entrer en guerre dès que
possible contre la Syrie. Ce que le président Bush n’a pas eu le temps
de faire incombe désormais à son successeur Barack Obama.
Le général Wesley Clark a révélé cette stratégie, y
il a plusieurs années déjà, pour mieux s’y opposer. Il a joué un rôle
très important durant la guerre de Libye qu’il a vainement tenté
d’arrêter avec l’aide de nombreux généraux d’active. Ensemble, ils
représentent un courant non négligeable d’officiers supérieurs qui
refusent de voir mourir leurs hommes dans des aventures extérieures qui
ne servent pas les intérêts des Etats-Unis, mais ceux de quelques
idéologues proches d’Israël. Ils feront donc tout pour empêcher une
guerre en Syrie et ils disposent de plus de leviers qu’on ne le croit
pour influer la politique mondiale.
Le président Bachar el-Assad n’est pas comme son
père. Ce n’est pas un autocrate. Il gouverne avec une équipe. La
stratégie de son gouvernement consiste d’une part à préserver la paix
civile face aux tentatives de déstabilisation et de division
confessionnelle ; et d’autre part à renforcer ses alliances,
principalement avec l’Iran, la Russie et la Chine.
La NR/Un constat qui s’impose dans ces
troubles, que connaît le monde arabe, que ce soit en Tunisie, en
Egypte, en Libye, et maintenant en Syrie, c’est cette « réconciliation »
de l’Occident avec les mouvances islamistes pourtant combattues.
D’après-vous, quels en seraient les tenants et les aboutissants dans ce
nouveau jeu occidental ?
Je ne pense pas que les islamistes aient jamais été
vus comme des ennemis par l’Occident. Historiquement, tous les empires
ont eu besoin d’eux pour limiter les résistances nationales. C’était le
cas avec les Ottomans, comme avec les Français et les Anglais.
Souvenez-vous que la France n’a jamais appliqué la
loi de séparation des Eglises et de l’Etat (1905) en Algérie. Elle s’est
au contraire appuyée sur les mosquées pour asseoir son autorité.
Les Anglo-Saxons ont toujours fait de même. Plus
encore, les Etats-Unis ont créé des mouvements islamiques dans les
années 80 avec l’espoir de provoquer un conflit de civilisation entre le
monde musulman et l’Union soviétique. C’était la stratégie de Bernard
Lewis, mise en œuvre par Zbigniew Brzezinski, et théorisée pour le grand
public par Samuel Huntington. Cela a donné Al-Qaeda. Ces gens ont
défendu les intérêts de l’empire américain en Afghanistan, en
Yougoslavie, en Tchétchénie, et plus récemment en Irak, en Libye et
maintenant en Syrie.
Abdelhakim Belhaj, qu’Ayman Al-Zawahiri avait nommé
numéro 3 d’Al-Qaeda lorsque le Groupe islamique combattant en Libye a
été absorbé par Al-Qaeda, est aujourd’hui gouverneur militaire de
Tripoli et commandant de l’Armée syrienne libre. Il s’affiche sans
complexe comme l’homme de l’OTAN et exige que le MI6 qui l’a torturé lui
rende des comptes.
Quant aux Frères musulmans, que Washington porte
aujourd’hui au pouvoir en Tunisie, en Libye et en Egypte, et qu’il
voudrait installer en Syrie, ils sont historiquement liés au MI6. Ils
avaient été conçus par Hassan Al-Banna pour combattre les Anglais, mais
ils ont été utilisés par les Anglais pour combattre Nasser. Aujourd’hui,
ils croulent sous les subventions du Conseil de coopération du Golfe,
ce qui n’est pas un signe d’indépendance.
La NR/ Si demain le régime de Bachar Al Assad
venait à chuter, quelles en seraient les répercussions sur l’axe de la
résistance : Téhéran, Hezbollah, Hamas ?
Les Etats-uniens ne font pas mystère que, s’ils
parvenaient à détruire la Syrie —je dis à « détruire la Syrie », car la
question de la Résistance va bien au-delà de la personne du président
Al-Assad—, ils poursuivraient la guerre en attaquant immédiatement
l’Iran.
Par conséquent, la chute de la Syrie ouvrirait une période de grande instabilité susceptible de dégénérer en conflit mondial.
10/Dans ce conflit syrien, la Turquie a pris
parti à plein et a adhéré totalement aux thèses de l’opposition syrienne
pro occidentale. Bannissant le régime syrien, le présentant comme étant
en train de tuer son peuple, refusant de voir les manifestations de
soutien au président syrien, dénigrant la dimension armée de la
contestation, et allant même jusqu’à refuser aux opposants de
l’intérieur le statut de représentants du peuple syrien, le réservant à
ceux du Conseil national syrien. D’après-vous comment expliquer ce
revirement ?
Nous avions tous oublié que la Turquie est membre de
l’OTAN. L’armée turque est supplétive de celle des Etats-Unis. Par le
passé, c’est d’ailleurs elle qui a sauvé les Etats-Unis en Corée. La
Turquie abrite des bases états-uniennes et vient d’accepter que le
Pentagone transfère sur son territoire les bases de l’OTAN actuellement
stationnées en Espagne, et installe de nouveaux radars destinés à
surveiller l’Iran.
Depuis un siècle, les dirigeants turcs multiplient
les erreurs politiques. Erdogan espère devenir le gendarme de la région
comme l’avaient avant lui le Shah Reza Pahlevi, puis Saddam Hussein.
L’Histoire a montré comment les Etats-Unis traitent ceux qui le servent :
ils les utilisent, puis les éliminent.
Entretien réalisé par Chérif Abdedaïm, La Nouvelle République du 27 décembre 2011
entretien repris sur les sites:
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=ABD20111228&articleId=28384
http://www.voltairenet.org/La-de%CC%81cision-d-attaquer-la-Syrie
http://www.voltairenet.org/+-Syrie-+?lang=fr
http://regardscroises.ivoire-blog.com/archive/2011/12/29/thierry-meyssan-la-decision-d-attaquer-la-syrie-a-ete-prise.html
http://www.alterinfo.net/La-decision-d-attaquer-la-Syrie-a-ete-prise-lors-d-une-reunion-a-Camp-David-le-15-septembre-2001_a68766.html
http://france.revolution.over-blog.com/article-la-de-cision-d-attaquer-la-syrie-a-e-te-prise-lors-d-une-re-union-a-camp-david-le-15-septembre-2001-95242092.html
http://resistance71.wordpress.com/2011/12/28/guerre-imperialiste-par-proxy-en-syrie-la-guerre-contre-la-syrie-et-la-chute-de-damas-a-ete-planifiee-en-2001/
http://www.internationalnews.fr/article-thierry-meyssan-la-decision-d-attaquer-la-syrie-a-ete-prise-le-15-septembre-2001-95199786.html
http://re.ivoire-blog.com/
http://johanlivernette.com/index.php?option=com_content&view=article&id=289:article-de-la-semaine-thierry-meyssan-qla-decision-dattaquer-la-syrie-a-ete-prise-le-15-septembre-2001q
http://www.vigile.net/La-decision-d-attaquer-la-Syrie-a
http://derrby.dyndns.org/wordpress/2011/12/29/%C2%AB-la-decision-d%E2%80%99attaquer-la-syrie-a-ete-prise-lors-d%E2%80%99une-reunion-a-camp-david-le-15-septembre-2001-%C2%BB/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=%25c2%25ab-la-decision-d%25e2%2580%2599attaquer-la-syrie-a-ete-prise-lors-d%25e2%2580%2599une-reunion-a-camp-david-le-15-septembre-2001-%25c2%25bb
http://www.mc-sudardeche.info/article-un-eclairage-sur-la-syrie-95402156.html
http://www.bonkm.com/rss.php?s=2650604
http://www.afriquedemocratie.net/tag/interview-de-thierry-meyssan
http://www.joshua-sao.net/millenium.php?PHPSESSID=ebf8292d56e7fe2cf7812586a123bed5
http://www.voltairenet.org/
http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-cherif-abdedaim-la-decision-d-attaquer-la-syrie-a-ete-prise-lors-d-une-reunion-a-camp-david-le-1-95187198.html
http://www.haiti-liberte.com/Top%20News%203.asp
http://globaldisorder.blogspot.com/2012/01/siria-sigue-en-la-mira.html
http://lavoixdelasyrie.com/data/?p=164
(traduit en italien par le site : http://zecchinellistefano.blogspot.com/2011/12/la-decisione-di-attaccare-la-siria-e.html)
(traduit en anglais : http://www.champress.net/index.php?q=en/Article/view/109517)
http://www.voltairenet.org/The-decision-to-attack-Syria-was
http://www.voltairenet.org/La-decisione-di-attaccare-la-Siria
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